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E D I T H  C H A U V E T - S I M O N

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artiste peintre

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Artistes de référence - Chroniques

Edith Chauvet-Simon LE FEMININ DE LA PEINTURE

Edith Chauvet-Simon est l'artiste des bordures et des rondeurs. Celle des plis et de la musique aussi.
Je ne sais si dire que la peinture et la sculpture féminines a un sens.
Mais dans ce cas cette nomenclature définit parfaitement une telle approche riche en variations tonalités et en harmoniques.
Apparemment la créatrice n’insiste pas sur le côté féminin de son approche. Elle l’envisage sous un aspect plus généraliste.
« La représentation de l’idée me captive, l’univers de la pensée, la place de l’homme dans la nature,
Et dans ses relations avec ses semblables.
Le chemin de l’imaginaire, du songe et du rêve,la recherche intuitive des éléments
D’une représentation physique qui dégage une attitude morale » écrit elle.
Mais comment n’être pas sensible dans ce qui dans l’œuvre joue sous la douceur, la maternité, les rapports amoureux harmonieux !
Dans des tableaux parfois minimalistes et comme en très gros plans dans lesquels des parties
Du corps sont discrètement soulignés et délocalisés émergent des suites d’états naissants.
De couleurs diaphanes surgissent une puissance d’aurore.
Ces couleurs créent une lumière étrange et erratique qui infiltre le regard jusqu’au moindre repli de notre existence.
Emerge ce que Rilke connaît "la puissance de la hantise". Mais celle-ci n’a rien d’anxiogène. Elle est à l’inverse reposante.
L’artiste tisse un espace fragile, décomposé, aux couleurs déplacées. Les ombres sont rendues à la lumière.
La peinture donne du temps et donne à voir en sa fragilité, ses affleurements.
Il y a là un immense discours muet et musical et sans doute une géographie de la mémoire.
Ce qui se passe dans les âmes s’actualise dans les corps parfois repliés sur eux mêmes en une attitude quasi fœtale de recueillement.
Tout devient silence au sein des inflexions sensorielles que propose Edith Chauvet-Simon de manière intuitive.
L’artiste prouve qu’il n’existe pas de figure comme de droite sans courbures entremêlées.
Le convexe dégage une concavité et vice versa et chaque courbure détermine une oscillation autour d’elle.
D’où la gravité solennelle des peintures et des sculptures.
Cela crée à la fois des inflexions mais une homogénéité en chaque œuvre.
Certains tableaux dans leur repli ou plutôt le rapprochement corporel qu’ils induisent,
Crée une forme d’abstraction si bien que le corps au sein même de sa sensualité prend son envol vers des domaines plus éthérés.
N’est-ce pas là une manière de dégager de l ‘animalité de l’amour pour porter vers son « âme-inalité » ?
Toujours est il que dans la variation de points de vue dans chacune des œuvres de l’artiste
Perdure une perspective qu’on nommera céleste et mélodieuse.
Cette variation prend ici tout son sens musical à travers des suites d’harmoniques qui font de
Edith Chauvet-Simon la peintre du silence mais aussi de la musique. Comme dans cet art son œuvre inclut l’inflexion.
C’est là une idéalité, une virtualité qui n’existe dans le corps que par l’âme dont il est l’enveloppe.
Pour donner à voir cette âme, l’artiste plie et déplie cette enveloppe. Si bien que toute surface devient un dedans.
Chaque inflexion (musicale ou de recueillement) est inclusion.
Jean-Paul Gavard-Perret

Né en 1947 à Chambéry, Jean-Paul Gavard-Perret est maître de conférence en communication
A l'Université de Savoie. Il poursuit une réflexion littéraire ponctuée déjà d'une vingtaine
D'ouvrages et collabore à plusieurs revues.

ANALYSE DES OEUVRES EMBLEMATIQUES par MANTIONE D'ARAGON critique d'art

De nombreuses œuvres d'Edith Chauvet.Simon
Ont été réalisées sous forme de diptyques que nous décrirons ici.
Leurs éléments sont différents et complémentaires.
L'un est abstrait, l'autre formel. 

Bagatelle
A droite, une jeune femme de profil, aux reflets verts, aux seins généreux
Soutenus par une guêpière noire, se tient assise, en ciseaux, la hanche dénudée.
Elle désire, elle est désirable.
A gauche, sur fond noir, une ligne ondulée, brillante, évoque en écho, celle du sein.


Sonate
Le premier volet est habité par une modulation brunâtre et une ligne de base irrégulière.
Dans le deuxième, un couple enlacé, fusionnel, pyramide de chair duelle est drapé de blanc.
Cette partition, commencée dans un silence recueilli, poursuivie par une mélodie, aboutit à un Accord final prolongé.


Sérénade
Une grande courbe délimite deux plages d'un projet corporel féminin, au teint pastel.
Une femme enceinte, à droite, assise, entoure d'un geste protecteur,
Le fruit de son attente prête en toute conscience à la délivrance.
Le sein est lactescent, le ventre nuance de vert ce fruit mur. Un clair obscur terre de sienne,
Prépare l’incarnation de cette maternité.


Pause et soupir
En silhouette, deux visages de lumière entourés d'un noir profond.
Ils sont dirigés l'un vers l'autre, Réunis et séparés dans ce diptyque, en deux points d'or.
Une mère souriante couvre son nourrissondu regard.
La dyade est là, miracle d'amour, profondeur et liberté du devenir.

Violoncelle
Emergeant d'une vague montante bleu vert soutenu, une jeune femme à la chevelure auburn,
Romantique, étire langoureusement son archet.
Les deux tableaux, l'un biblique, l'Esprit planant sur les eaux,
L'autre figuratif, relèvent d'une même symbolique féminine.
L'onde marine, dans cette Création, devient Femme et Harmonie.

Transcendance ou La Recluse
Le tableau de gauche est presque vide, blanc argenté relevé de vert.
Puis, une apparition immaculée, mystique, les yeux miclos, en contemplation.
Un voile irisé de blanc l'auréole avec modestie, cerné par un vert obscur.
Son être tout entier, jaune-vert, rayonne eucharistique, comme un ostensoir.


ANALYSE DU SIGNIFIANT ET DU SIGNIFIE.

Le Fond vers la Forme.
Il est diffus, atmosphérique. Il évolue par gradients d'intensité et de valeurs, à partir
De sa tonalité de base. Il se métamorphose insensiblement grace à des glacis, en des camaïeux subtils.
Traversé par une ligne essentielle, il se densifie autour du personnage en le faisant
Émerger ontologiquement.

La Couleur.
La dominante est souvent brune, porteuse d'énergie créatrice. Elle évoque la terre.
Eclaircie, elle devient chair ou nuée.
Les constituants du Marron sont le Rouge, le Jaune et à un degré moindre, le Bleu.
Le Rouge le porte à incandescence.
Le Bleu le densifie (Violoncelle).
Le Jaune semble en être la sublimation (La Récluse).
Le Vert est la promesse de la vie (Sérénade).
Le Mauve peut spiritualiser un être (Sérénade).
Le Blanc et le Noir tirent les Valeurs à leur paroxysme (Pause et Soupir) .

Les Thèmes.
Ils sont ceux de la Femme, dans les exemples pris précédemment.
Ils sont associés à des attitudes désirantes et séductrices, des relations amoureuses,
Une fonction maternelle, une quête d'absolu.

Une série sur l'Aviation, nous introduit dans le monde des Mythes et des Héros, là où
L'Imaginaire se confronte aux limites du Réel, depuis la Castration symbolique d'Icare,
Aux réalisations de la technologie moderne.

RECHERCHE D'UNE LOI.

Sa passion pour la musique et la peinture, l'oriente vers une simplification tonale,
Une recherche de modulations chromatiques et d'harmonies en direction d'une
Loi commune englobant L’humanité
Redécouverte d'une Emergence Psychique et Formelle.

Psychique :
Elle est très intéressée par le passage des pensées de l'Inconscient au Conscient.
Elle suggère que les associations d'idées, dans ce Rêve Eveillé par l'Intuition guident sa main.
Le Phénoménologue MERLEAU-PONTY n'a t'il pas écrit:
« La pensée consciente a comme base une idée silencieuse. »
Quant au père de la Psychanalyse n’a-til pas affirmé:  « Là où le ça est, Je apparaît », en s'appuyant sur Groddeck ?

Formelle :
La relation de l'Homme avec la Nature et avec ses Semblables éclaire sa poétique,
Et sa philosophie. Son œuvre, Violoncelle, illustre la pensée de Bachelard:
« C'est près de  l’eau que j'ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation. »
La Récluse et Pause et Soupir nous évoquent Levinas quand il dit:
" La dimension du Divin s’ouvre à partir du visage Humain, nous faisant expérimenter l'infini."

CONCLUSION.

La pratique picturale d’Edith CHAUVET – SIMON apparaît liée à celle de la musique.
Elle s'appuie sur de solides bases culturelles.
Elle vise, par delà la sensibilité esthétique,
La profondeur de l'être, afin d'en rétablir le socle inaltérable.

Un Haïku reflètera son œuvre:
« Peinture et musique, Incarnation du Désir, Création et Paix »





« La représentation de l’idée me captive, l’univers de la pensée, la place de l’homme dans la nature et dans ses relations avec ses semblables.Le chemin de l’imaginaire du songe et du rêve, la recherche intuitive des éléments d’une représentation physique qui dégage une attitude morale. Je crée des variations à partir d’une même couleur, variations comparables à celles d’une sonate dont la construction tourne toute entière autour d’une tonalité. La couleur appliquée directement sans dessin préparatoire « alla prima » remplace le dessin pour définr les gestes, les contours et les formes. Je laisse ainsi aller mon intuition, les sensations se relayent les unes aux autres et les idées naissent dans l’atmosphère silencieuse et recueillie de ces perceptions sensorielles. Puis le dessin apparait comme un songe et s'impose àmoi, il donne une forme et une raison d'être à ma patience, vibrante d'une intensité ordinaire, porteuse de bien être, de simplicité et d'évidence et me libère."

Edith Chauvet-Simon